11 novembre : Intervention devant le monument aux morts de Gentioux

Intervention du collectif qui édite le périodique libertaire Creuse Citron devant le monument aux morts de Gentioux (« Maudite soit la guerre ») le 11 novembre :

« Si nous tenons a ce rassemblement a Gentioux, c’est parce que nous sommes contre l’ordre établi, ordre militaro-policier au service d’un État toujours en guerre a l’extérieur et a l’intérieur du pays.
Les pantins qui nous gouvernent, quelles que soient leurs étiquettes et leurs emballages, ont toujours été au service des grands groupes capitalistes, particulièrement des fabricants
d’armes et des bétonneurs. Quand les bombes françaises auront fini de détruire le Yemen,
Bouygues et consorts auront de juteux marches de reconstruction.
A l’intérieur du pays, en État d’urgence permanent, la chasse est continue contre ceux qui
lèvent la tête et se rebellent , qu’ils soient syndicalistes, zadistes, accueillant des exiles, ou
autres.
Mais aujourd’hui le cynisme des gouvernants a franchi un cap. Leur parole se libere sans
contrainte : nous entrons dans une ère de tolérance zéro clairement assumée. Dans une
ambiance d’individualisme exacerbe, il n’y a plus guère que la participation a la farce
électorale qui soit tolérée et encouragée.
Pendant combien de siècles, femmes et hommes continueront-ils a voter pour choisir leurs
seigneurs et maitres ?
Être antimilitariste et penser qu’un État puisse avoir un role positif a jouer est
schizophrénique.
Certains s’adressent a l’État pour exiger la réhabilitation des fusilles pour l’exemple. Nous
pouvons le comprendre, eu egard a notre soutien indéfectible a tous les déserteurs et
insoumis a la connerie militaire. Mais pourquoi vouloir gommer l’ignominie de l’État
français ? Vouloir faire admettre ses torts a l’État, c’est admettre qu’il puisse se conduire
différemment, c’est conforter son existence ! Remi Fraisse, Jérôme Laronze et bien d’autres ont aussi été assassines pour l’exemple. Exigera-t-on leur réhabilitation ?
On ne demande rien a l’État, on le combat.
Nous sommes, ici, devant un monument aux morts non officiel, jamais inaugure par les
nervis de l’État français, car il ne se refere ni a la patrie ni a la France. Et nous y venons
pour réaffirmer notre antimilitarisme radical : a bas toutes les armées, toutes les machines
de guerre, fussent-elles présentées comme « du peuple » ou « révolutionnaires ». La guerre n’est jamais une solution pour les peuples et ne peut servir qu’a asseoir le pouvoir des classes dominantes.
Pour nous, il ne saurait etre question d’envisager l’utilisation de la coercition pour parvenir a une société sans domination. Cette cohérence entre la fin et les moyens est ce qui nous différencie radicalement d’autres tendances révolutionnaires.
Antimilitaristes nous sommes, mais zadistes aussi pour construire des alternatives concrètes qui abolissent les notions de hiérarchie, d’autorité, de représentativité et de soumissions a des lois que nous ne reconnaissons pas.
C’est, aujourd’hui, une bonne façon de mettre la crosse en l’air.
Ni Dieu, ni maitre, ni État, ni patrie.

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